Il s’agit du respect de son continuum ³. Chaque bébé naît pour apprendre à devenir autonome. Moins nous contraignons les réponses attendues par le corps, plus nous répondons à ses besoins (besoins qui sont inscrits depuis la nuit des temps dans le capital biologique et génétique de l’être humain) et plus le bébé sera en mesure de grandir en toute confiance et avec un développement naturel dicté par sa nature.
La phase des “bras” est, selon Jean Liedloff, une phase indispensable au respect de ce continuum. Dans son livre, elle compare le mode de vie des tribus amazoniennes Yekwanas et Sanemas à celui des pays occidentalisés. Les Yekwanas sont à l’écoute du continuum de leurs bébés en les portant constamment. De ce fait la transition entre la vie intra et extra utérine est à peine perceptible puisque le bébé pratique toutes les activités de sa maman avec elle, s’il a faim, le sein est de suite à disposition, s’il veut dormir, le contact rassurant et chaud du corps de sa mère en mouvement suffit à l’apaiser. Les Yekwanas ne suivent pas un ordre d’idées ou de préceptes établis par telle ou telle personne, ils écoutent leur instinct primaire et répondent aux besoins de leur bébé de cette façon. Les bébés s’épanouissent naturellement et s’émancipent afin de devenir des enfants puis des adultes heureux.
Évidemment, tout ceci n’est pas forcément applicable en dehors d’une vie de village amazonien, mais il est possible de respecter au maximum les besoins de son bébé en respectant son rythme, en l’accompagnant vers cette transition, en le portant au maximum (ateliers de portage) et en lui donnant le sein à la demande.
Finalement, il arrive très souvent que les doutes des mamans sur le comportement de leur bébé viennent de lectures, de conseils, de sources extérieures à leur propre observation. Si une maman devait se fier à son propre jugement sans aucune influence, il y aurait peu de chances qu’elle pose son bébé ou essaie d’instaurer un rythme alors qu’il demande à être près d’elle et à téter quand bon lui semble. Les pleurs et les demandes de bras sont un besoin physiologique, il ne s’agit pas d’un « caprice ».
Ainsi, durant ces 3 à 4 mois où votre bébé sera en constante évolution neuronale, motrice et affective et où il demandera une proximité accrue, il sera important de répondre à ses besoins, afin qu’en toute confiance et rassuré, il puisse apprendre à se sentir prêt à affronter le monde de façon plus autonome et emprunt de curiosité. Cette réponse constante à ses besoins favoriserait un attachement secure (cf théorie de l’attachement de Bowlby). Il faut aussi savoir que le nourrisson a des réflexes archaïques dont le réflexe de Moro, ainsi dès que l’on pose le bébé classiquement les épaules en premier, son réflexe inné lui fera tendre les bras et pleurer car il aura la sensation de tomber, cela démontre son instinct biologique à être porté, cela permet aux parents d’être maintenus en vigilance pour les besoins du nouveau né.
Cela peut évidemment se poursuivre au-delà du 4ème trimestre de grossesse, mais le rythme sera plus modéré et le bébé commencera à découvrir le monde avec son propre regard et ses propres expériences.
– Chez la maman
Si l’arrivée d’un petit être humain dans ce nouveau monde bruyant et éclairé peut être perturbant, il en est de même pour la maman qui se retrouve avec une sensation toute nouvelle. Elle peut se sentir vide, une sensation de tristesse peut l’envahir et ce malgré le bonheur immense de devenir maman et l’amour porté à son nouveau-né. Tout d’abord, la maman subit une chute d’hormone, durant 9 mois la corps de la femme enceinte produit une grande quantité d’oestrogenes et de progestérone descendant en flèche lors de la libération placentaire, appelée « délivrance ». C’est une étape essentielle pour que la prolactine soit activée et permette la mise en place de l’allaitement. Mais cela a des conséquences morales. Cette chute peut donner lieu à des émotions exacerbées, qu’il s’agisse d’émotions positives ou négatives. C’est pourquoi si vous ressentez ce type de sentiments il n’y a aucune culpabilité, aucune honte à les ressentir, la plupart des réponses sont de simples réponses biologiques. N’hésitez pas à en parler à des professionnels compétents, à votre sage femme, au médecin qui vous suit et à vos proches. Demandez de l’aide, vous avez le droit d’être fatiguée, vous avez le droit de vouloir vous reposer avec votre bébé. Et s’il pouvait s’exprimer, votre corps vous parlerait même de devoir. En restant au plus proche de votre bébé certaines hormones vont vous permettre de contrer les sentiments négatifs, de vous endormir plus vite et plus profondément, d’agir comme anti douleurs.
Et aussi d’aider votre corps à se mettre progressivement en place vers une nouvelle construction. Ce nouveau corps qui aura enfanté, qui sera différent de celui avant grossesse, un nouveau corps à regarder, à appréhender et à accepter progressivement. Un acte sublime vient de se produire, un bébé est venu au monde grâce à ce corps qui l’a porté et construit, il ne peut qu’être aussi sublime lui aussi.
Dans son livre Le quatrième trimestre de la grossesse Ingrid Bayot parle de « dégestation » pour expliquer ce phénomène. Vous pouvez retrouver un article issu d’une interview de l’auteur ici:
https://www.bioalaune.com/fr/actualite-bio/36744/quatrieme-trimestre-grossesse
Marina Boudey,
pour L’Allaitement Tout Un Art
Sources
¹https://www.pnas.org/content/109/38/15212.full
²https://sofia.medicalistes.fr/spip/IMG/pdf/Physiologie_du_nouveau_ne.pdf
³ Livre « Le concept du continuum/ À la recherche du bonheur perdu » – Jean Liedloff
Last Updated: 21/05/2021 by Allaitement Tout Un Art
Le 4ème trimestre de grossesse
Le 4ème trimestre de grossesse est un état qui succède à l’accouchement autant chez le bébé que chez la maman. Un bouleversement hormonal, de sentiments et de sensations qui n’est pas toujours attendu tel qu’il arrive et dont il est difficile de comprendre les signaux… Ici, nous allons essayer de vous aider à comprendre que ces changements sont normaux ce qui peut permettre d’accueillir plus facilement ce tourbillon d’émotions.
Qu’est ce que le 4ème trimestre de grossesse?
– Chez le bébé
Il faut savoir qu’un bébé humain est un des mammifères qui naît parmi les moins aboutis en comparaison à d’autres espèces. Portmann « a estimé qu’au lieu de 9 mois, une période de gestation de 18 à 21 mois serait nécessaire pour que les humains naissent à un stade de développement neurologique et cognitif équivalent à celui atteint par un nouveau né chimpanzé » ¹.
Ses systèmes nerveux, pulmonaire, vasculaire, rénal et sa régulation thermique sont loin d’être achevés à la naissance, la maturation de ces systèmes continueront de s’établir lors de la vie extra utérine ².
C’est-à-dire que le bébé sort d’un monde doucereux et enveloppant, liquide et chaud à un environnement froid et aérien, avec de la lumière partout et des voix fortes qui résonnent. Il y a de quoi se sentir perdu et désorienté.
C’est pourquoi ces petits êtres ont besoin rapidement de contact et d’être près de leur maman, idéalement en peau à peau, avec une source de lait à disposition et à la demande.
Évidemment, cette transition ne s’acquiert pas en quelques jours. Durant 3 à 4 mois le bébé aura besoin de proximité, de tétées, de câlins…
Il aura passé environ 9 mois en vous, à être bercé au rythme de vos activités, à entendre vos discours et ceux de votre entourage, à ressentir vos émotions, à écouter battre votre cœur, à avoir ce contact chaud et rassurant. Il ne pourra donc pas, dès la naissance, être autonome. Il aura besoin d’une transition entre l’utérus familier et ce nouvel environnement qui peut souvent paraître hostile. Son seul point de repère seront les bras, la peau et sa chaleur, les voix qu’il aura entendues tout du long de votre grossesse.
Le manque de maturité des systèmes du nouveau né, énoncés en début d’article, montre que biologiquement le petit être humain n’est pas apte à se défendre seul, à se nourrir seul, à être seul tout simplement.
Si votre bébé vous réclame, que vous trouvez que le rythme de tétées est anarchique (cf article rythme tétées), que ses comportements ne sont pas réguliers, c’est normal, c’est biologique et physiologique. En très peu de temps ce petit être humain va se construire et faire maturer son système mais il ne peut pas y arriver seul, il a besoin de soutien et de se sentir rassuré auprès de vous, auprès de sa famille.
Par ses pleurs, votre bébé vous communique ses besoins qu’il ne peut assouvir lui-même. En répondant à ses sollicitations, vous commencez à développer ses capacités langagières. Le bébé humain naît avec de formidables capacités de communication contrebalançant avec son immaturité.
http://www.berceauducoeur.com/
Il s’agit du respect de son continuum ³. Chaque bébé naît pour apprendre à devenir autonome. Moins nous contraignons les réponses attendues par le corps, plus nous répondons à ses besoins (besoins qui sont inscrits depuis la nuit des temps dans le capital biologique et génétique de l’être humain) et plus le bébé sera en mesure de grandir en toute confiance et avec un développement naturel dicté par sa nature.
La phase des “bras” est, selon Jean Liedloff, une phase indispensable au respect de ce continuum. Dans son livre, elle compare le mode de vie des tribus amazoniennes Yekwanas et Sanemas à celui des pays occidentalisés. Les Yekwanas sont à l’écoute du continuum de leurs bébés en les portant constamment. De ce fait la transition entre la vie intra et extra utérine est à peine perceptible puisque le bébé pratique toutes les activités de sa maman avec elle, s’il a faim, le sein est de suite à disposition, s’il veut dormir, le contact rassurant et chaud du corps de sa mère en mouvement suffit à l’apaiser. Les Yekwanas ne suivent pas un ordre d’idées ou de préceptes établis par telle ou telle personne, ils écoutent leur instinct primaire et répondent aux besoins de leur bébé de cette façon. Les bébés s’épanouissent naturellement et s’émancipent afin de devenir des enfants puis des adultes heureux.
Évidemment, tout ceci n’est pas forcément applicable en dehors d’une vie de village amazonien, mais il est possible de respecter au maximum les besoins de son bébé en respectant son rythme, en l’accompagnant vers cette transition, en le portant au maximum (ateliers de portage) et en lui donnant le sein à la demande.
Finalement, il arrive très souvent que les doutes des mamans sur le comportement de leur bébé viennent de lectures, de conseils, de sources extérieures à leur propre observation. Si une maman devait se fier à son propre jugement sans aucune influence, il y aurait peu de chances qu’elle pose son bébé ou essaie d’instaurer un rythme alors qu’il demande à être près d’elle et à téter quand bon lui semble. Les pleurs et les demandes de bras sont un besoin physiologique, il ne s’agit pas d’un « caprice ».
Ainsi, durant ces 3 à 4 mois où votre bébé sera en constante évolution neuronale, motrice et affective et où il demandera une proximité accrue, il sera important de répondre à ses besoins, afin qu’en toute confiance et rassuré, il puisse apprendre à se sentir prêt à affronter le monde de façon plus autonome et emprunt de curiosité. Cette réponse constante à ses besoins favoriserait un attachement secure (cf théorie de l’attachement de Bowlby). Il faut aussi savoir que le nourrisson a des réflexes archaïques dont le réflexe de Moro, ainsi dès que l’on pose le bébé classiquement les épaules en premier, son réflexe inné lui fera tendre les bras et pleurer car il aura la sensation de tomber, cela démontre son instinct biologique à être porté, cela permet aux parents d’être maintenus en vigilance pour les besoins du nouveau né.
Cela peut évidemment se poursuivre au-delà du 4ème trimestre de grossesse, mais le rythme sera plus modéré et le bébé commencera à découvrir le monde avec son propre regard et ses propres expériences.
– Chez la maman
Si l’arrivée d’un petit être humain dans ce nouveau monde bruyant et éclairé peut être perturbant, il en est de même pour la maman qui se retrouve avec une sensation toute nouvelle. Elle peut se sentir vide, une sensation de tristesse peut l’envahir et ce malgré le bonheur immense de devenir maman et l’amour porté à son nouveau-né. Tout d’abord, la maman subit une chute d’hormone, durant 9 mois la corps de la femme enceinte produit une grande quantité d’oestrogenes et de progestérone descendant en flèche lors de la libération placentaire, appelée « délivrance ». C’est une étape essentielle pour que la prolactine soit activée et permette la mise en place de l’allaitement. Mais cela a des conséquences morales. Cette chute peut donner lieu à des émotions exacerbées, qu’il s’agisse d’émotions positives ou négatives. C’est pourquoi si vous ressentez ce type de sentiments il n’y a aucune culpabilité, aucune honte à les ressentir, la plupart des réponses sont de simples réponses biologiques. N’hésitez pas à en parler à des professionnels compétents, à votre sage femme, au médecin qui vous suit et à vos proches. Demandez de l’aide, vous avez le droit d’être fatiguée, vous avez le droit de vouloir vous reposer avec votre bébé. Et s’il pouvait s’exprimer, votre corps vous parlerait même de devoir. En restant au plus proche de votre bébé certaines hormones vont vous permettre de contrer les sentiments négatifs, de vous endormir plus vite et plus profondément, d’agir comme anti douleurs.
Et aussi d’aider votre corps à se mettre progressivement en place vers une nouvelle construction. Ce nouveau corps qui aura enfanté, qui sera différent de celui avant grossesse, un nouveau corps à regarder, à appréhender et à accepter progressivement. Un acte sublime vient de se produire, un bébé est venu au monde grâce à ce corps qui l’a porté et construit, il ne peut qu’être aussi sublime lui aussi.
Dans son livre Le quatrième trimestre de la grossesse Ingrid Bayot parle de « dégestation » pour expliquer ce phénomène. Vous pouvez retrouver un article issu d’une interview de l’auteur ici:
https://www.bioalaune.com/fr/actualite-bio/36744/quatrieme-trimestre-grossesse
Marina Boudey,
pour L’Allaitement Tout Un Art
Sources
¹https://www.pnas.org/content/109/38/15212.full
²https://sofia.medicalistes.fr/spip/IMG/pdf/Physiologie_du_nouveau_ne.pdf
³ Livre « Le concept du continuum/ À la recherche du bonheur perdu » – Jean Liedloff
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