Avoir un enfant, on le sait, c’est un bouleversement incroyable dans un couple, entre la vie domestique et le travail (car malheureusement on doit bien y retourner ). Beaucoup n’y survivent pas tandis que d’autres en sortent encore plus soudés. Au-delà de la « solidité » de base du couple, des choses peuvent être gardées en tête afin de surmonter ce passage difficile. En effet, l’arrivée d’un bébé (que ce soit le premier ou le troisième), met quasiment toujours le couple à rude épreuve à certains moments. Cela est d’autant plus vrai si les parents pratiquent le parentage proximal qui demande un investissement important de la part des parents et particulièrement de la maman avec, entre autre, l’allaitement à la demande.
Être parents bouleverse tout: nos idées, nos valeurs et notre place dans la société. Il est alors légitime de se demander ce que le couple peut faire pour affronter au mieux le bouleversement de l’arrivée d’un enfant ? Quelle place pour le deuxième parent ?
Il faut repenser différemment sa manière de vivre pour ne pas se sentir submergé (et malgré tout vous le serez !).
1. Être en accord, se faire confiance et s’aider mutuellement.
Avant tout, il paraît essentiel d’avoir discuté d’une éducation commune afin d’aller dans la même direction et d’éviter les conflits récurrents sur ce sujet (cododo ou non etc).
Le deuxième parent n’est pas une “pièce rapportée », c’est lui en général qui est présent durant l’accouchement et qui parfois coupe le cordon, geste ô combien symbolique de sa place dans ce trio. Il est et restera le soutien indispensable qui rassure la maman, l’aide dans la gestion de la maison et dans les soins du bébé.
Il est très important que le deuxième parent puisse aider dans la gestion du quotidien et notamment des tâches ménagères surtout les deux premiers mois après l’accouchement. C’est une réelle bouffée d’oxygène pour la maman d’avoir une maison à peu près propre (linge plié…) sans pour autant avoir eu à y passer des heures. Cela lui permet de ne pas avoir le sentiment soit de délaisser son bébé et son propre repos, soit d’être une “mauvaise mère” qui vit dans une maison sale (la pression de la société est ici un vrai fléau). Le deuxième parent est aussi une réelle aide dans la gestion des aînés (les nourrir, les divertir …).
C’est en partie cet investissement du/de la conjoint(e) qui fera que la période post-partum se passera plus ou moins bien pour la maman.
Une parentalité réussie c’est donc un binôme qui se respecte, se soutient, se fait confiance et partage les moments de bonheur mais aussi les tâches ménagères, les moments de doute et la fatigue.
2. Dormir et se faire aider si besoin :
Accompagner un enfant demande beaucoup d’énergie, d’investissement, de patience et d’amour pour si peu de sommeil. C’est pourquoi il est PRIMORDIAL d’essayer de dormir quand on le peut. On ne le répétera jamais assez mais profitez des siestes de bébé pour dormir vous aussi (même si bébé dort sur vous !), ne serait-ce qu’un repos de 20 minutes vous fera du bien sur le court/moyen et long terme, vous pouvez aussi fermer vos yeux pendant les tétées.
Gardez en tête que la maison peut prendre un peu la poussière (encore une fois, la pression de la société est énorme, cette pression qui n’a en réalité pas lieu d’être car ce n’est pas catastrophique si la maison est en bazarre quelques mois), que les repas simples (moins d’une demi heure de préparation) peuvent aussi être savoureux et nutritifs, gardez à portée de main quelques fruits secs et snacks rapides. N’hésitez pas avant l’accouchement à préparer des bocaux et tupperwares que vous congelerez pour les jours où vous n’aurez pas le temps. N’hésitez pas également à demander à vos proches de vous préparer de bons petits plats au lieu de vous offrir un énième doudou ou une énième tenue en 1 mois. Ils peuvent également venir vous aider dans les tâches ménagères (surtout si le deuxième parent a déjà repris le travail).
De manière générale, il est important de savoir parfois chercher ou demander de l’aide car même les super héros ont besoin de soutien.
Pensez aussi qu’ il y a toujours moyen de trouver des solutions, être parent ne veut pas dire être parfait. Vous allez faire ou avez fait des erreurs mais les erreurs faites avec amour sont les plus faciles à pardonner, pour soi-même comme pour les autres. N’ hésitez pas à contacter des parents autour de vous, des groupes de soutien (comme le notre) ou des amis pour évacuer la pression.
3. Se dégager du temps à deux, communiquer :
Il faut garder en tête que l’on est mère mais que l’on reste femme également. Il est important de garder des moments pour soi-même et pour son/sa partenaire. Quand vous vous sentez prêts, n’hésitez pas à faire garder votre bébé (ne serait-ce que pour une heure) afin de prendre un bon bain, de dormir ou même pour un déjeuner ou une balade en amoureux.
Continuez à communiquer, dites quand c’est dur, quand vous êtes fatigué, parlez de vos émotions même si elles vous font honte (combien de mamans souffrent de parfois ressentir des émotions négatives envers leur bébé et n’osent pas le partager alors que c’est précisément ce dont elles auraient besoin, d’évacuer !). Évoquez également avec votre partenaire les bons moments, les réussites, les petits bonheurs de la journée, continuez à parler de vos projets pour l’avenir… Il est important aussi d’essayer de garder un contact physique, cela peut se faire par le biais de caresses, de bisous ou tout simplement par le fait d’entourer maman et bébé de ses bras lors d’une tétée, de préparer une petite tisane ou encore un petit dîner au chandelles, bref soyez attentif aux besoins de votre moitié (et de votre bébé), soyez présent et faites preuve d’initiatives.
– Ne pas « forcer » la sexualité
Malgré l’arrivée d’un bébé la préservation du couple et notamment de la sexualité est tout à fait possible à condition d’y rester attentif. En effet, après une naissance, la maman a une chute de libido, cette chute varie dans le temps d’une femme à l’autre. Dans certaines situations, les mamans peuvent également éprouver un rejet total des attentions physiques de leurs partenaires. Les conjoints/es peuvent alors sentir un vide voire un manque par rapport aux rapports sexuels. Malgré ce manque, le deuxième parent se doit de prendre en compte le bouleversement des hormones dû à la grossesse puis à l’accouchement et à l’allaitement. Il doit se rappeler que cette situation n’est que “ponctuelle” et ne transparaît pas d’un état qui durera éternellement, il faut donc être patient.
Il est également important de ne pas “forcer” votre partenaire (en insistant par exemple) ou de se forcer soi-même, surtout après l’accouchement. Quand le corps est prêt la femme le sait, le sent. Insister ne ferait qu’ajouter de la pression supplémentaire sur les épaules de la femme et ne ferait donc que retarder le retour du désir. Vous pouvez tout à fait continuer à séduire votre partenaire malgré tout, caresses, bisous, effleurements, se prendre dans les bras l’ un l’autre ou encore petits pas de danse entre deux portes permettent de perpétuer la flamme tout en la faisant vivre autrement, ou dans les cas les plus extrêmes être présent(e) et compréhensif(ve) . De même, n’hésitez pas au début à ne réaliser que des préliminaires.
Pour conclure :
On peut dire que la parentalité dans un couple qui pratique la parentalité proximale (ou non) n’est pas toujours facile mais est loin d’être insurmontable. Un couple fort et soudé sera moins ébranlé par le tsunami qu’est l’arrivée d’un mini-nous. L’important reste de se sentir en osmose avec votre enfant et votre partenaire. Pour cela il vous faudra communiquer, beaucoup ! Il vous faudra aussi dormir afin d’être “apte” à accueillir vos émotions, à réfléchir et à échanger. Essayez de vous dégager des moments à deux de temps en temps, de rester complice et tactile. Apprenez à déléguer, à demander de l’aide, apprenez à oublier les remarques et critiques qui seront toujours présentes peu importe ce que vous choisissez (quoi !? Il tète encoooore !). Ces critiques n’apportent rien dans votre vie si ce n’est de la peine et des doutes, elles n’ont aucune importance ni valeur de vérité . Profitez à fond des moments passés avec votre bébé, son odeur quand il est blotti contre vous la nuit, sa manière d’enfouir son nez contre votre peau… Gardez en tête qu’il va grandir, s’émanciper, créer sa vie et son monde en s’éloignant de vous. Tous les moments qui vous paraissent insurmontables et angoissants aujourd’hui seront alors devenus de merveilleux souvenirs. N’y a-t-il pas de meilleures raisons pour en profiter et ne pas se poser de questions sur vos choix de parentage proximal (cododo, allaitement non écourté …) malgré les éventuelles critiques ? Restez vous-même, respectez-vous et votre famille, relativisez et prenez du recul car votre aventure sera longue, belle, enrichissante mais aussi très fatigante, elle vous ébranlera parfois mais cela vous fera grandir et évoluer. L’important est réellement de vous faire confiance, soyez sûr de vos choix de couple, vous en avez déjà parlé, vous y avez réfléchi. Rappelez-vous, vous êtes et serez toujours ce qu’il y a de meilleur pour votre enfant !
Belle aventure à tous
Co-écrit par Anne O., Manon C.
de l’Association l’Allaitement Tout Un Art
et Christophe D.
du réseaux des P.A.P.’S (Papas.Allaitement.Partage et Soutien)
Last Updated: 21/05/2021 by Allaitement Tout Un Art
Préservation du couple dans la parentalité proximale
Avoir un enfant, on le sait, c’est un bouleversement incroyable dans un couple, entre la vie domestique et le travail (car malheureusement on doit bien y retourner ). Beaucoup n’y survivent pas tandis que d’autres en sortent encore plus soudés. Au-delà de la « solidité » de base du couple, des choses peuvent être gardées en tête afin de surmonter ce passage difficile. En effet, l’arrivée d’un bébé (que ce soit le premier ou le troisième), met quasiment toujours le couple à rude épreuve à certains moments. Cela est d’autant plus vrai si les parents pratiquent le parentage proximal qui demande un investissement important de la part des parents et particulièrement de la maman avec, entre autre, l’allaitement à la demande.
Être parents bouleverse tout: nos idées, nos valeurs et notre place dans la société. Il est alors légitime de se demander ce que le couple peut faire pour affronter au mieux le bouleversement de l’arrivée d’un enfant ? Quelle place pour le deuxième parent ?
Il faut repenser différemment sa manière de vivre pour ne pas se sentir submergé (et malgré tout vous le serez !).
1. Être en accord, se faire confiance et s’aider mutuellement.
Avant tout, il paraît essentiel d’avoir discuté d’une éducation commune afin d’aller dans la même direction et d’éviter les conflits récurrents sur ce sujet (cododo ou non etc).
Le deuxième parent n’est pas une “pièce rapportée », c’est lui en général qui est présent durant l’accouchement et qui parfois coupe le cordon, geste ô combien symbolique de sa place dans ce trio. Il est et restera le soutien indispensable qui rassure la maman, l’aide dans la gestion de la maison et dans les soins du bébé.
Il est très important que le deuxième parent puisse aider dans la gestion du quotidien et notamment des tâches ménagères surtout les deux premiers mois après l’accouchement. C’est une réelle bouffée d’oxygène pour la maman d’avoir une maison à peu près propre (linge plié…) sans pour autant avoir eu à y passer des heures. Cela lui permet de ne pas avoir le sentiment soit de délaisser son bébé et son propre repos, soit d’être une “mauvaise mère” qui vit dans une maison sale (la pression de la société est ici un vrai fléau). Le deuxième parent est aussi une réelle aide dans la gestion des aînés (les nourrir, les divertir …).
C’est en partie cet investissement du/de la conjoint(e) qui fera que la période post-partum se passera plus ou moins bien pour la maman.
Une parentalité réussie c’est donc un binôme qui se respecte, se soutient, se fait confiance et partage les moments de bonheur mais aussi les tâches ménagères, les moments de doute et la fatigue.
2. Dormir et se faire aider si besoin :
Accompagner un enfant demande beaucoup d’énergie, d’investissement, de patience et d’amour pour si peu de sommeil. C’est pourquoi il est PRIMORDIAL d’essayer de dormir quand on le peut. On ne le répétera jamais assez mais profitez des siestes de bébé pour dormir vous aussi (même si bébé dort sur vous !), ne serait-ce qu’un repos de 20 minutes vous fera du bien sur le court/moyen et long terme, vous pouvez aussi fermer vos yeux pendant les tétées.
Gardez en tête que la maison peut prendre un peu la poussière (encore une fois, la pression de la société est énorme, cette pression qui n’a en réalité pas lieu d’être car ce n’est pas catastrophique si la maison est en bazarre quelques mois), que les repas simples (moins d’une demi heure de préparation) peuvent aussi être savoureux et nutritifs, gardez à portée de main quelques fruits secs et snacks rapides. N’hésitez pas avant l’accouchement à préparer des bocaux et tupperwares que vous congelerez pour les jours où vous n’aurez pas le temps. N’hésitez pas également à demander à vos proches de vous préparer de bons petits plats au lieu de vous offrir un énième doudou ou une énième tenue en 1 mois. Ils peuvent également venir vous aider dans les tâches ménagères (surtout si le deuxième parent a déjà repris le travail).
De manière générale, il est important de savoir parfois chercher ou demander de l’aide car même les super héros ont besoin de soutien.
Pensez aussi qu’ il y a toujours moyen de trouver des solutions, être parent ne veut pas dire être parfait. Vous allez faire ou avez fait des erreurs mais les erreurs faites avec amour sont les plus faciles à pardonner, pour soi-même comme pour les autres. N’ hésitez pas à contacter des parents autour de vous, des groupes de soutien (comme le notre) ou des amis pour évacuer la pression.
3. Se dégager du temps à deux, communiquer :
Il faut garder en tête que l’on est mère mais que l’on reste femme également. Il est important de garder des moments pour soi-même et pour son/sa partenaire. Quand vous vous sentez prêts, n’hésitez pas à faire garder votre bébé (ne serait-ce que pour une heure) afin de prendre un bon bain, de dormir ou même pour un déjeuner ou une balade en amoureux.
Continuez à communiquer, dites quand c’est dur, quand vous êtes fatigué, parlez de vos émotions même si elles vous font honte (combien de mamans souffrent de parfois ressentir des émotions négatives envers leur bébé et n’osent pas le partager alors que c’est précisément ce dont elles auraient besoin, d’évacuer !). Évoquez également avec votre partenaire les bons moments, les réussites, les petits bonheurs de la journée, continuez à parler de vos projets pour l’avenir… Il est important aussi d’essayer de garder un contact physique, cela peut se faire par le biais de caresses, de bisous ou tout simplement par le fait d’entourer maman et bébé de ses bras lors d’une tétée, de préparer une petite tisane ou encore un petit dîner au chandelles, bref soyez attentif aux besoins de votre moitié (et de votre bébé), soyez présent et faites preuve d’initiatives.
– Ne pas « forcer » la sexualité
Malgré l’arrivée d’un bébé la préservation du couple et notamment de la sexualité est tout à fait possible à condition d’y rester attentif. En effet, après une naissance, la maman a une chute de libido, cette chute varie dans le temps d’une femme à l’autre. Dans certaines situations, les mamans peuvent également éprouver un rejet total des attentions physiques de leurs partenaires. Les conjoints/es peuvent alors sentir un vide voire un manque par rapport aux rapports sexuels. Malgré ce manque, le deuxième parent se doit de prendre en compte le bouleversement des hormones dû à la grossesse puis à l’accouchement et à l’allaitement. Il doit se rappeler que cette situation n’est que “ponctuelle” et ne transparaît pas d’un état qui durera éternellement, il faut donc être patient.
Il est également important de ne pas “forcer” votre partenaire (en insistant par exemple) ou de se forcer soi-même, surtout après l’accouchement. Quand le corps est prêt la femme le sait, le sent. Insister ne ferait qu’ajouter de la pression supplémentaire sur les épaules de la femme et ne ferait donc que retarder le retour du désir. Vous pouvez tout à fait continuer à séduire votre partenaire malgré tout, caresses, bisous, effleurements, se prendre dans les bras l’ un l’autre ou encore petits pas de danse entre deux portes permettent de perpétuer la flamme tout en la faisant vivre autrement, ou dans les cas les plus extrêmes être présent(e) et compréhensif(ve) . De même, n’hésitez pas au début à ne réaliser que des préliminaires.
Pour conclure :
On peut dire que la parentalité dans un couple qui pratique la parentalité proximale (ou non) n’est pas toujours facile mais est loin d’être insurmontable. Un couple fort et soudé sera moins ébranlé par le tsunami qu’est l’arrivée d’un mini-nous. L’important reste de se sentir en osmose avec votre enfant et votre partenaire. Pour cela il vous faudra communiquer, beaucoup ! Il vous faudra aussi dormir afin d’être “apte” à accueillir vos émotions, à réfléchir et à échanger. Essayez de vous dégager des moments à deux de temps en temps, de rester complice et tactile. Apprenez à déléguer, à demander de l’aide, apprenez à oublier les remarques et critiques qui seront toujours présentes peu importe ce que vous choisissez (quoi !? Il tète encoooore !). Ces critiques n’apportent rien dans votre vie si ce n’est de la peine et des doutes, elles n’ont aucune importance ni valeur de vérité . Profitez à fond des moments passés avec votre bébé, son odeur quand il est blotti contre vous la nuit, sa manière d’enfouir son nez contre votre peau… Gardez en tête qu’il va grandir, s’émanciper, créer sa vie et son monde en s’éloignant de vous. Tous les moments qui vous paraissent insurmontables et angoissants aujourd’hui seront alors devenus de merveilleux souvenirs. N’y a-t-il pas de meilleures raisons pour en profiter et ne pas se poser de questions sur vos choix de parentage proximal (cododo, allaitement non écourté …) malgré les éventuelles critiques ? Restez vous-même, respectez-vous et votre famille, relativisez et prenez du recul car votre aventure sera longue, belle, enrichissante mais aussi très fatigante, elle vous ébranlera parfois mais cela vous fera grandir et évoluer. L’important est réellement de vous faire confiance, soyez sûr de vos choix de couple, vous en avez déjà parlé, vous y avez réfléchi. Rappelez-vous, vous êtes et serez toujours ce qu’il y a de meilleur pour votre enfant !
Belle aventure à tous
Co-écrit par Anne O., Manon C.
de l’Association l’Allaitement Tout Un Art
et Christophe D.
du réseaux des P.A.P.’S (Papas.Allaitement.Partage et Soutien)
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