Ramadan, le mois du jeûne ou sawm prescrit pour chaque personne post-pubère qui est physiquement apte à jeûner, les musulmans ayant l’âge requis ne doivent pas manger, boire, fumer, ni entretenir de rapport sexuel de l’aube au coucher du Soleil, la majorité mangent deux repas l’un avant l’aube (Sahour) et l’autre immédiatement après le coucher du soleil (Iftar).
Ramadan est souvent considéré comme une période permettant de pratiquer la maîtrise de soi, l’autodiscipline, la générosité, le sacrifice et l’empathie envers ceux qui sont moins privilégiés, on a rapporté que le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) a dit : « Le jeûne n’est pas le fait de s’abstenir de manger et de boire, certes le jeûne est dans le fait de s’abstenir des futilités et d’être grossier. »
Le jeûne habitue la communauté à l’organisation et à l’union, à l’amour de la justice et à l’égalité. Il suscite en elle la pitié et la charité. Du point de vue de la santé, le jeûne assainit les intestins, régénère l’estomac, débarrasse le corps des produits résiduels et soulage de l’embonpoint.
Le jeûne est une grande œuvre et la récompense qu’on obtient pour son accomplissement est énorme, notamment pour l’accomplissement du jeûne du mois de Ramadan car il s’agit du jeûne qu’Allah (Exalté soit-Il) a prescrit à Ses serviteurs et dont Il a fait l’une des raisons du gain auprès de Lui. Il a été authentiquement rapporté que le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) avait dit: « Toute œuvre du fils d’Adam lui appartient, la bonne action est récompensée entre dix et sept-cent fois sa valeur”.
Allah, Tout-Puissant, dit: « A l’exception du jeûne, car il M’appartient et c’est à Moi d’en fixer la récompense.
Il a certes délaissé ses désirs charnels, sa nourriture, et sa boisson pour Moi.
Le jeûneur connaît deux joies : la première lors de la rupture du jeûne, et la seconde lorsqu’il rencontre son Seigneur.
Et certes l’haleine du jeûneur est plus aimé auprès d’Allah que l’odeur du musc. »
Cela explique pourquoi les musulmans sont si désireux de jeûner le mois du Ramadan en particulier. Mais Allah a soulagé ceux qui avaient de bonnes excuses et les a exemptés du jeûne, leur permettant de rompre leur jeûne jusqu’à ce que la raison pour laquelle ils ont été exemptés soit partie.
Allah dit : Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux « Pendant un nombre déterminé de jours. Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu’avec grande difficulté), il y a une compensation* : nourrir un pauvre. Et si quelqu’un fait plus de son propre gré c’est pour lui; mais il est mieux pour vous de jeûner; si vous saviez ! »(Sourat El-Baqara verset 184)
« (Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction ou du discernement. Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jour. – Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidé, et afin que vous soyez reconnaissants ! » (Sourat El-Baqara verset 185)
Les femmes enceintes et allaitantes sont des exemples de ces personnes qu’Allah a exempté de jeûne. Si une mère enceinte ou qui allaite craint pour sa santé à cause du jeûne, alors c’est son droit religieux de le rompre.
Il y a des exemptions claires dans l’Islam du jeûne de Ramadan pendant la maladie, la grossesse et l’allaitement et pourtant, certaines femmes musulmanes choisissent de maintenir le jeûne lorsqu’elles sont malades, enceintes ou allaitantes en raison d’une confluence de facteurs sociaux, religieux et culturels.
Allah Le très-Haut a exempté cette tranche vulnérable du jeûne car le tout puissant sait qu’il peut être difficile pour le voyageur, le malade, la femme enceinte et allaitante; D’après ‘Abdallah Ibn ‘Omar (qu’Allah les agrée lui et son père), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Certes Allah aime que l’on profite de ses facilités comme Il aime que l’on délaisse ce qu’Il a interdit »
Dans Fatawa as-Siyam, p. 161, Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah Très Haut lui accorder Sa miséricorde) a été interrogé en ces termes :
La femme enceinte et celle qui allaite se trouvent dans l’un des deux cas :
Le premier est le cas où le jeûne ne leur est pas pénible et elles n’en craignent pas les effets sur leurs enfants. Dans ce cas, elles doivent observer le jeûne, car il ne leur est pas permis de s’en abstenir.
Le deuxième cas est celui dans lequel elles craignent les effets du jeûne sur elles-mêmes puisqu’il leur est pénible. Dans ce cas, elles n’observent pas le jeûne. Mieux, certains ulémas «savants» soutiennent même que si elles craignent pour leurs enfants, l’observance du jeûne leur est interdite.
Il y a une divergence de vues au sein des ulémas à propos du jugement à porter à la femme enceinte et à celle qui allaite si elles n’observent pas le jeûne. Ils ont émis plusieurs avis :
Le premier est qu’elles ne doivent effectuer qu’un jeûne de rattrapage. C’est l’avis de l’imam Abou Hanifa (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde). C’est aussi l’avis d’Ali Ibn Abi Talib (P.A.a). Elles doivent effectuer un jeûne de rattrapage à l’instar du voyageur et du malade en vertu de la parole du Très Haut : “Quiconque d’ entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours.” (Sourat El-Baqara verset 184).
La femme enceinte et celle qui allaite sont assimilées au malade et non au vieillard incapable. De ce fait, elles effectuent un jeûne de rattrapage quand elles peuvent le faire, fût-ce tardivement.
Le deuxième avis est que si elles craignent pour elles-mêmes, elles n’auront qu’à effectuer un jeûne de rattrapage. Si elles craignent pour leurs enfants, elles doivent effectuer un jeûne de rattrapage et nourrir un pauvre pour chaque jour. C’est l’avis des imams Ahmad et Chafii. Al-Djassas l’a également rapporté d’Ibn Omar (P.A.a).
Le troisième avis est qu’elles peuvent se contenter de nourrir un pauvre (pour chaque jour non jeûné). Et elles n’ont pas à effectuer un jeûne de rattrapage. C’est l’avis d’Abd Allah ibn Abbas (P.A.a). Ibn Qudama (P.A.a) a rapporté dans al-Moughni (3/73) d’Ibn Omar (P.A.a). Il a été authentiquement rapporté qu’Ibn Abass a dit : « Si, en jeûnant le mois de Ramadan, la femme enceinte craint pour elle-même et la femme allaitante craint pour son enfant, elles doivent alors laisser le jeûne et nourrir, à titre de compensation, un pauvre pour chaque jour, et ne doivent point jeûner ultérieurement [les jours qu’elles n’ont pas jeûné]. » Il a été rapporté aussi que le même compagnon a vu une femme à lui, mère de son enfant, en état de grossesse ou en période d’allaitement ; ainsi il a dit : « Tu es du nombre de ceux qui ne peuvent pas supporter le jeûne ; tu dois alors nourrir un pauvre pour chaque jour [à titre de compensation], et tu ne dois point faire le jeûne ultérieur [des jours que tu n’as pas jeûné]. »
En conclusion, pour le rattrapage des jours non jeûnés référez vous à une autorité savante ou l’Imam de sa région, les concernées doivent aussi consulter le médecin pour décider si elles peuvent ou non jeûner pendant la grossesse ou l’allaitement selon leur état de santé ou de l’enfant.
Revenant à la question de l’allaitement,
La recherche sur l’allaitement maternel nous dit:
Que le jeûne à court terme (ne pas manger) ne diminuera pas l’approvisionnement en lait, aucune étude n’a pu démontré des effets secondaires sur l’allaitement durant le jeûne islamique.
Que le corps de la femme qui allaite semble effectuer plusieurs adaptations métaboliques pendant le jeûne à court terme pour s’assurer que la production de lait n’est pas affectée.
Que l’organisme s’habitue au jeûne, avec une phase d’adaptation puis une phase d’équilibre, un peu comme lors d’une grève de la faim. Si le rythme d’activité est modéré, le jeûne est généralement bien supporté.
Rakicioğlu et. Al. (2006) ont étudié les mères de bébés âgés de 2 à 5 mois qui jeûnaient pendant le Ramadan (pas de nourriture ni de liquide entre 5 h 00 et 19 h 30). Ils ont constaté :
Que, bien que la croissance du nourrisson et la teneur en macronutriments du lait maternel n’aient pas été affectées, les niveaux de plusieurs nutriments dans le lait maternel (zinc, magnésium et potassium) ont diminué et l’état nutritionnel des mères allaitantes a été affecté. Ces auteurs ont noté qu ‘« il semblerait prudent d’exempter les femmes allaitantes du jeûne pendant le Ramadan».
Prentice et. Al. (1983) ont étudié des femmes en Afrique de l’Ouest qui jeûnaient pour le Ramadan et ont constaté que le volume de lait n’était pas affecté, mais la composition du lait a changé dans une certaine mesure. Les chercheurs ont noté que les femmes semblaient se sur hydrater pendant la nuit lorsque les liquides étaient autorisés à réduire la déshydratation diurne.
Que si le jeûne du Ramadan n’avait pas d’impact significatif sur le taux des macronutriments du lait maternel, il avait un impact sur le taux de certains micronutriments, et sur le statut nutritionnel des mères.
En conclusion, une femme allaitante, en bon état général par ailleurs, et sans souci de santé à la veille du Ramadan, pourrait être autorisée à jeûner par son référent médical. Elle devra tout de même être à l’écoute de son corps et de son bébé, toute mère étant naturellement protectrice, et savoir renoncer au jeûne pour sa santé et celle de son bébé.
Quand la maman allaitante ne doit-elle pas jeûner ?
d’un point de vu religieux :
Le bébé humain a besoin avant tout de lait maternel et l’Islam soutien l’allaitement {Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets}. (Sourate El-Baqara : Verset 233)
Rappelons nous que dans la religion, la condition est claire : la femme qui allaite craint pour elle-même ou son enfant ne doit pas jeûner. Si elle constate que c’est difficile pour elle physiquement de supporter et continuer le jeûne. Certains savants pensent même qu’il est mal d’ignorer cette permission, Allah a dit : Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux « Allah a l’intention de vous soulager et n’a pas l’intention de vous faire souffrir… » [Sourat El’Baqara,verset 185]
Chaque diade maman/bébé est différente des autres. Il est inadmissible de se comparer avec une autre maman : chacune ses capacités, sa physiologie, son métabolisme, son état de santé, ou sa lactation. La fatigue accumulée lors de la grossesse et des premières semaines avec bébé est assez conséquente (manque de sommeil, rythme instable et désorganisé…).
Différents paramètres généraux et individuels sont à prendre en considération aussi comme la période de l’année ou tombe le Ramadan (période plus ou moins prolongée du jeûne)
Maman : En congés parental ou reprise du travail, entourage aidant ou pas, d’autres enfants plus grands à s’occuper…,Alimentation équilibrée, possibilité de reposer la journée ou faire des siestes…,
Lactation : bien lancée et sans problèmes.
Pareil pour le bébé qui tète : un bébé malade inconsolable, l’âge, diversifié ou pas, traverse une poussée dentaire, refus des solides, un pic de développement, tétées frénétiques, sommeil, et rythme (un bébé qui se réveille 10 fois la nuit), même s’il a plus de six mois, la maman allaitante d’un enfant de moins de deux ans, est dispensée de jeûne du point de vue religieux si elle craint pour sa santé ou celle de son bébé, concernant l’allaitement au delà de deux ans et le jeûne il est conseillé de se référer à une autorité savante ou prendre l’avis d’un imam.
Donc c’est à la maman de voir. Elle est maîtresse de sa décision selon ses conditions. Les témoignages des copines voisines ou sur les réseaux sociaux qui jeûnent sans difficultés ne doivent pas affecter sa décision. A la moindre peur, cette autorisation religieuse est à prendre en compte, puisque si elle jeûne et que cela se répercute sur sa santé ou sa lactation, elle peut mettre en péril son allaitement et c’est de sa santé et la santé de son bébé qu’il s’agit et non d’une question de faim, sa priorité c’est son bébé qui a besoin d’elle.
Et enfin si elle décide tout de même de jeûner « surtout les mamans des bébés de plus de six mois » et pour voir comment le jeûne sera supporté, elle peut faire quelques essais de jeûne au début du Ramadan et voit, si elle remarque une diminution de lactation ou un changement dans le comportement de son bébé elle doit prendre l’autorisation religieuse et rompre le jeûne.
La déshydratation :
Il y a deux risques à ne pas boire toute la journée:
La maman se déshydrate, les signes sont : soif intense, urines plus sombres et plus odorantes, vertiges, épisodes de fatigue
Si la déshydratation est suffisamment sévère, en plus des symptômes précédents : évanouissement, maux de tête, douleurs diffuses, l’approvisionnement en lait peut diminuer.
La déshydratation de maman est relativement facile à gérer, si elle a soif (ou si l’urine devient très jaune, ou si elle a des vertiges ou des nausées), elle doit boire.
Une baisse de lactation liée à la déshydratation peut être un problème plus important pour certaines mères à jeun – certaines mères ont du mal à se ravitailler (cela est souvent observé chez les mères qui ne mangent pas ou ne boivent pas à cause de la maladie). Lorsqu’une mère ne boit pas de liquides pendant une journée et se déshydrate, le bébé va se mettre à téter plus pour bénéficier de sa ration journalière.
L’âge du bébé :
Les professionnels de l’allaitement déconseillent de jeûner les six premiers mois. Le bébé allaité exclusivement dépend entièrement de sa maman, ils demandent à la maman d’être très attentive aux signes d’une baisse de lactation si elle décide quand même de jeûner, ils exigent même de peser le bébé chaque semaine.
Concernant l’allaitement mixte et selon le nombre de tétées/biberons en plus, la lactation peut diminuer et à la moindre baisse de flux, le bébé peut faire une préférence ou une confusion et refuser carrément de téter. Donc il ne faut pas écouter les conseils type: « tu donnes des compléments de préparation commerciale pour nourrisson. », « tu n’allaites pas beaucoup tu dois jeûner », ou même « tu peux te contenter des biberons et revenir à l’allaitement maternel après le mois de Ramadan ».
Donc quelque soit le type d’allaitement si la maman craint pour sa lactation elle peut ne pas jeûner.
Ils déconseillent de jeûner les 100 premiers jours, ils disent que c’est fortement déconseillé que l’allaitement démarre, et la lactation est encore fragile. Sous contrôle hormonal, leur sécrétion «Prolactine, Ocytocine» peut être perturbée ou inhibée suite à une forte fatigue, stress, manque de sommeil ou un déséquilibre alimentaire ou hydrique.
Diabète ou hypoglycémie :
Pour les mères qui ont des problèmes de métabolisme du sucre ou d’autres problèmes de santé, le jeûne peut être risqués (pour maman). Consultez votre médecin et votre conseiller religieux si vous pensez que vous pourriez avoir des problèmes de santé qui empêchent le jeûne.
La maman qui ne jeûne pas peut subir la pression du regard de l’entourage ignorant, ou se sentir en manquement au devoir religieux. Elle ne doit pas culpabiliser, elle applique simplement l’autorisation d’Allah le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) qui dit: « Certes Allah aime que l’on profite de ses facilités…».
En plus il y a beaucoup d’autres choses à faire qui ne risquent pas de mettre en péril son allaitement comme la prière, la lecture du Coran, les invocations, les actes d’adoration, de charité…
Important, les pratiques à éviter et qui peuvent menacer la poursuite de l’allaitement :
Le bébé humain a besoin avant tout de lait maternel, un Alicament concentré de bienfaits pour sa santé, sur le court et le long terme, aucun autre lait ne peut l’égaler.
L’Islam soutien l’allaitement {Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets} (Sourate El-Baqara : Verset 233). Notez que deux ans est aussi la recommandation de l’OMS.
Il est donc préférable de protéger l’allaitement exclusif, surtout pendant les 6 premiers mois de bébé, la démonstration de la supériorité et des bienfaits du lait maternel pour les bébés étant aujourd’hui clairement établie.
Certaines mamans décident de sevrer avant le mois de ramadan, surtout les bébés de moins de deux ans, pour pouvoir jeûner ce qui est inutile. Les Ulémas ont insisté sur la poursuite de l’allaitement dans ce cas jusqu’à deux ans comme mentionné dans le saint Coran et que le jeûne ne justifie pas un sevrage précoce.
Il ne faut pas continuer le jeûne si la maman constate clairement une baisse de lactation et compense par l’ajout d’eaux, jus, biberons, farines, ou une diversification précoce à son bébé, pour pouvoir jeûner. Cela risque de mettre en péril son projet d’allaitement et d’exposer son bébé à des problèmes de santé (malnutrition, Allergies alimentaires, préférence sein/tétine, sevrage précoce).
Certains Ulamas ont même lancé des fatwas qui interdisent ces pratiques ou tout ce qui peut mettre en danger l’allaitement maternel si la science a prouvé l’importance de sa poursuite au delà de six mois ce qui est bien le cas.
Il ne faut pas diminuer le nombre de tétées ou faire attendre le bébé pour l’allaiter à cause des tâches liées à la préparation des repas car cela peut impacter la lactation de la maman sensiblement.
Les signes qui montrent que le jeûne a impacté la maman ou son bébé et qui nécessite de prendre en considération son droit religieux de rompre le jeûne :
- Chez la maman allaitante :
– Soif intense;
– Urines sombres et plus odorantes ; des mictions douloureuses et / ou petites;
– Des vertiges;
– Des maux de tête ou d’autres douleurs;
– Des évanouissements;
– Fatigue ou somnolence (cela peut également entraîner un danger au niveau du cododo).
Si vous repérez certains de ces signes, vous devriez rompre le jeûne en buvant de l’eau et en vous reposant. Après une demi-heure de repos, si vous vous sentez toujours mal, il sera pertinent de contacter votre médecin ou votre sage-femme.
2. Chez le bébé : restez attentive à certaines choses concernant bébé comme :
– Moins de six couches mouillées par période de 24 heures;
– Si ses selles changent d’aspect ou de couleur (selles verdâtres, pas comme d’habitude, …);
– Des pleurs persistants, stridents, une irritabilité;
– S’il semble pâle, irrité, grognon, moins tonique, à des difficultés à téter;
– Tète beaucoup plus fréquemment, à longueur de journée et/ou nuit.;
– Votre bébé ne prend plus de poids ou en perd (il est nécessaire de peser le bébé de moins de six mois allaités exclusivement chaque semaine si la maman jeûne. Si elle ne peut pas suivre son poids vaut mieux ne pas jeûner. Pour un bébé de moins de six mois : il doit prendre entre 140 et 200 g / semaine et entre 85 g et 140 g de six mois à un an / semaine).
Les conseils aux allaitantes qui supportent le jeûne pour que Ramadan passe en toute tranquillité.
– Il est conseillé de faire les courses, le ménage et toutes les corvées qui demandent de l’énergie avant le début du Ramadan, ainsi la maman aura plus de temps pour se reposer la journée.
– La maman allaitante peut noter sur un petit journal alimentaire ses repas afin d’être sûre de manger et de boire assez entre le coucher et le lever du soleil.
– Boire environ 10 à 12 verres d’eau, lait, jus de fruits (éviter thé, café, sodas) entre le coucher et le lever du soleil, écouter sa soif reste le meilleur indice pour se réguler.
– Favoriser la consommation d’aliments naturellement galactogènes, c’est-à-dire stimulant la lactation, tels que le fenouil, le cumin, le fenugrec, les dattes, les amandes, l’orge, l’avoine, sésame… Pensez à manger équilibré, des repas légers et digestes, riches en fibres et en eau.
– Pas besoin de manger « plus » que d’habitude, fractionnez les repas sur la soirée et nuit. Par exemple un repas léger à la rupture, un plus consistant plus tard, et un avant l’aube, tous équilibrés, en buvant à volonté, éviter tout excès après le coucher du soleil afin de garder le vrai sens du jeûne.
– A la rupture du jeûne et même avant l’aube, la consommation d’hydrates de carbone d’absorption lente (féculents) est conseillée pour permettre un stockage d’énergie.
– Se reposer pendant la journée, au moins une bonne sieste, et rester au frais.
– Ne pas trop couvrir bébé s’il fait chaud, il risquerait de réclamer la tétée beaucoup plus souvent.
Règles de l’OMS à suivre en matière de nutrition et de santé :
Buvez beaucoup d’eau et consommez des aliments hydratants pendant le Ramadan : buvez beaucoup d’eau entre l’iftar et le suhoor. Les températures élevées peuvent aussi vous faire transpirer davantage, il est donc important de boire des liquides pour remplacer ce que vous perdez pendant la journée (au moins 10 verres).
Vous pouvez également augmenter votre consommation d’eau en mangeant des aliments hydratants. Essayez d’ajouter de la pastèque à votre suhoor ou prenez-la en dessert après l’iftar. La salade composée contient beaucoup de concombres et de tomates riches en eau. Évitez les boissons caféinées telles que le café, le thé et le coca-cola, car la caféine peut provoquer chez certaines personnes un besoin d’uriner plus fréquent, ce qui peut entraîner une déshydratation. N’oubliez pas non plus que les boissons gazeuses contenant du sucre ajouteront des calories à votre alimentation. Des aliments riches en eau peuvent être servis, tels qu’une soupe ou une salade de légumes frais.
Rechargez votre énergie en prenant un iftar sain et équilibré.
Manger trois dattes lors de la rupture de votre jeûne est une façon traditionnelle et saine de commencer l’iftar. Les dattes sont une excellente source de fibres. Incorporez beaucoup de légumes à vos plats pour faire le plein de vitamines et nutriments essentiels. Choisissez des céréales entières, qui fournissent à l’organisme fibres et énergie. Régalez-vous de viande maigre grillée ou cuite au four, de poulet et de poisson sans peau, pour avoir une bonne portion de protéines saines. En général, évitez les aliments frits et transformés riches en gras ou en sucre. Savourez votre repas et évitez de trop manger en mangeant lentement.
Il est recommandé de prendre un suhoor :
Le suhoor est le repas léger pris avant le début du jeûne tous les jours. Ceci s’applique tout particulièrement aux groupes ayant des besoins particuliers comme les personnes âgées, les adolescents, les femmes enceintes et les mères allaitantes, ainsi que les enfants qui choisissent de jeûner. Ce repas, qui constitue un petit-déjeuner léger, doit comprendre des légumes, une portion de glucides comme du pain/des galettes de blé entier, des aliments riches en protéines tels que les produits laitiers (fromage non salé/labane/lait) et/ou les œufs, ainsi qu’un accompagnement composé de tahina/d’avocat.
Évitez de consommer trop de sucreries après votre iftar. Les sucreries couramment consommées pendant le Ramadan contiennent de grandes quantités de sirop de sucre. Les sucres dont la consommation est recommandée sont ceux issus de fruits riches en eau.
Il faut essayer de réduire sa consommation en aliments riches en matières grasses, en particulier les viandes grasses, les aliments faits de pâte feuilletée, de pâte à laquelle on a ajouté de la graisse/margarine ou du beurre. Plutôt que la friture, il est recommandé d’utiliser d’autres méthodes de cuisson, comme la cuisson à la vapeur, la cuisson en sauce, le sauté dans une petite quantité d’huile et la cuisson au four.
Évitez les aliments contenant de grandes quantités de sel, comme les saucisses, les produits à base de viande ou de poisson transformés et salés, les olives et les cornichons, les amuse-bouche, les fromages salés, les différents types de gâteaux, salades, tartinades et sauces (comme la mayonnaise, la moutarde, le ketchup) tout-prêts. Lors de la préparation du repas, il est recommandé de réduire autant que possible l’utilisation du sel et, bien sûr, de retirer la salière de la table. Utilisez des herbes pour rehausser la saveur des aliments cuits.
Manger lentement et en quantité adaptée aux besoins de chacun. Les gros repas peuvent causer des brûlures d’estomac et de l’inconfort.
En conclusion :
Essayez de bouger le plus possible et d’être actif le soir, par exemple en faisant une promenade quotidienne régulière.
En cas de difficultés en lactation durant ou après le mois du Ramadan n’hésitez pas à prendre l’avis des lact’aidantes ou de consulter une consultante en lactation IBCLC.
Nous avons malheureusement vu beaucoup d’allaitements échouer à cause du non respect des conditions du jeûne en allaitant les années passées.
L’équipe vous souhaite un bel allaitement et un merveilleux mois de Ramadan!
Meriem ZENATI
Références :
http://www.3ilmchar3i.net/2016/06/bienfaits-du-jeune-et-ses-grandes-sagesses.html
http://www.emro.who.int/fr/nutrition/nutrition-infocus/dietary-recommendations-for-the-month-of-ramadan.html
https://kellymom.com/nutrition/mothers-diet/fasting/
https://ferkous.com/home/?q=fr/fatwa-fr-470
https://www.google.com/amp/s/islamqa.info/amp/fr/answers/49794
http://lemessageislam.canalblog.com/archives/2014/12/12/31131483.html
https://www.muslimink.com/women/pregnancy-nursing-ramadan/
https://www.thedailystar.net/breastfeeding-during-ramadan-29813
https://www.al-islam.org/shiite-encyclopedia/fasting-according-five-islamic-schools-law
https://www.islamweb.net/en/ramadan/article/145993/
http://www.dubaicityguide.com/m/news/news-details.asp?newsid=40078&newstype=Company%20News#.XpfTJXrfuDY
https://oumma.com/les-bienfaits-du-jeune-sur-le-plan-individuel-et-societal/
http://www.fleurislam.net/media/doc/txt_jeune.html
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16732795/?from_term=Breastfeeding%20and%20Ramadan&from_pos=3&fbclid=IwAR2KTDGZvZJC5MQS4pNSUbqGOoQxdYspfBmeOpLu7plszQ823BmHEafarkY
Last Updated: 21/05/2021 by Allaitement Tout Un Art
Ramadan et Allaitement
« L’Allaitement Tout Un Art accompagne tous les allaitements, actuellement, le nombre de mamans se posant des questions sur leur allaitement en période de jeûne est important. Nos lact’aidantes musulmanes ont donc écrit un article à leur destination. »
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Ramadan, le mois du jeûne ou sawm prescrit pour chaque personne post-pubère qui est physiquement apte à jeûner, les musulmans ayant l’âge requis ne doivent pas manger, boire, fumer, ni entretenir de rapport sexuel de l’aube au coucher du Soleil, la majorité mangent deux repas l’un avant l’aube (Sahour) et l’autre immédiatement après le coucher du soleil (Iftar).
Ramadan est souvent considéré comme une période permettant de pratiquer la maîtrise de soi, l’autodiscipline, la générosité, le sacrifice et l’empathie envers ceux qui sont moins privilégiés, on a rapporté que le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) a dit : « Le jeûne n’est pas le fait de s’abstenir de manger et de boire, certes le jeûne est dans le fait de s’abstenir des futilités et d’être grossier. »
Le jeûne habitue la communauté à l’organisation et à l’union, à l’amour de la justice et à l’égalité. Il suscite en elle la pitié et la charité. Du point de vue de la santé, le jeûne assainit les intestins, régénère l’estomac, débarrasse le corps des produits résiduels et soulage de l’embonpoint.
Le jeûne est une grande œuvre et la récompense qu’on obtient pour son accomplissement est énorme, notamment pour l’accomplissement du jeûne du mois de Ramadan car il s’agit du jeûne qu’Allah (Exalté soit-Il) a prescrit à Ses serviteurs et dont Il a fait l’une des raisons du gain auprès de Lui. Il a été authentiquement rapporté que le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) avait dit: « Toute œuvre du fils d’Adam lui appartient, la bonne action est récompensée entre dix et sept-cent fois sa valeur”.
Allah, Tout-Puissant, dit: « A l’exception du jeûne, car il M’appartient et c’est à Moi d’en fixer la récompense.
Il a certes délaissé ses désirs charnels, sa nourriture, et sa boisson pour Moi.
Le jeûneur connaît deux joies : la première lors de la rupture du jeûne, et la seconde lorsqu’il rencontre son Seigneur.
Et certes l’haleine du jeûneur est plus aimé auprès d’Allah que l’odeur du musc. »
Cela explique pourquoi les musulmans sont si désireux de jeûner le mois du Ramadan en particulier. Mais Allah a soulagé ceux qui avaient de bonnes excuses et les a exemptés du jeûne, leur permettant de rompre leur jeûne jusqu’à ce que la raison pour laquelle ils ont été exemptés soit partie.
Allah dit : Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux « Pendant un nombre déterminé de jours. Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu’avec grande difficulté), il y a une compensation* : nourrir un pauvre. Et si quelqu’un fait plus de son propre gré c’est pour lui; mais il est mieux pour vous de jeûner; si vous saviez ! »(Sourat El-Baqara verset 184)
« (Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction ou du discernement. Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jour. – Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidé, et afin que vous soyez reconnaissants ! » (Sourat El-Baqara verset 185)
Les femmes enceintes et allaitantes sont des exemples de ces personnes qu’Allah a exempté de jeûne. Si une mère enceinte ou qui allaite craint pour sa santé à cause du jeûne, alors c’est son droit religieux de le rompre.
Il y a des exemptions claires dans l’Islam du jeûne de Ramadan pendant la maladie, la grossesse et l’allaitement et pourtant, certaines femmes musulmanes choisissent de maintenir le jeûne lorsqu’elles sont malades, enceintes ou allaitantes en raison d’une confluence de facteurs sociaux, religieux et culturels.
Allah Le très-Haut a exempté cette tranche vulnérable du jeûne car le tout puissant sait qu’il peut être difficile pour le voyageur, le malade, la femme enceinte et allaitante; D’après ‘Abdallah Ibn ‘Omar (qu’Allah les agrée lui et son père), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Certes Allah aime que l’on profite de ses facilités comme Il aime que l’on délaisse ce qu’Il a interdit »
Dans Fatawa as-Siyam, p. 161, Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah Très Haut lui accorder Sa miséricorde) a été interrogé en ces termes :
La femme enceinte et celle qui allaite se trouvent dans l’un des deux cas :
Le premier est le cas où le jeûne ne leur est pas pénible et elles n’en craignent pas les effets sur leurs enfants. Dans ce cas, elles doivent observer le jeûne, car il ne leur est pas permis de s’en abstenir.
Le deuxième cas est celui dans lequel elles craignent les effets du jeûne sur elles-mêmes puisqu’il leur est pénible. Dans ce cas, elles n’observent pas le jeûne. Mieux, certains ulémas «savants» soutiennent même que si elles craignent pour leurs enfants, l’observance du jeûne leur est interdite.
Il y a une divergence de vues au sein des ulémas à propos du jugement à porter à la femme enceinte et à celle qui allaite si elles n’observent pas le jeûne. Ils ont émis plusieurs avis :
Le premier est qu’elles ne doivent effectuer qu’un jeûne de rattrapage. C’est l’avis de l’imam Abou Hanifa (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde). C’est aussi l’avis d’Ali Ibn Abi Talib (P.A.a). Elles doivent effectuer un jeûne de rattrapage à l’instar du voyageur et du malade en vertu de la parole du Très Haut : “Quiconque d’ entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours.” (Sourat El-Baqara verset 184).
La femme enceinte et celle qui allaite sont assimilées au malade et non au vieillard incapable. De ce fait, elles effectuent un jeûne de rattrapage quand elles peuvent le faire, fût-ce tardivement.
Le deuxième avis est que si elles craignent pour elles-mêmes, elles n’auront qu’à effectuer un jeûne de rattrapage. Si elles craignent pour leurs enfants, elles doivent effectuer un jeûne de rattrapage et nourrir un pauvre pour chaque jour. C’est l’avis des imams Ahmad et Chafii. Al-Djassas l’a également rapporté d’Ibn Omar (P.A.a).
Le troisième avis est qu’elles peuvent se contenter de nourrir un pauvre (pour chaque jour non jeûné). Et elles n’ont pas à effectuer un jeûne de rattrapage. C’est l’avis d’Abd Allah ibn Abbas (P.A.a). Ibn Qudama (P.A.a) a rapporté dans al-Moughni (3/73) d’Ibn Omar (P.A.a). Il a été authentiquement rapporté qu’Ibn Abass a dit : « Si, en jeûnant le mois de Ramadan, la femme enceinte craint pour elle-même et la femme allaitante craint pour son enfant, elles doivent alors laisser le jeûne et nourrir, à titre de compensation, un pauvre pour chaque jour, et ne doivent point jeûner ultérieurement [les jours qu’elles n’ont pas jeûné]. » Il a été rapporté aussi que le même compagnon a vu une femme à lui, mère de son enfant, en état de grossesse ou en période d’allaitement ; ainsi il a dit : « Tu es du nombre de ceux qui ne peuvent pas supporter le jeûne ; tu dois alors nourrir un pauvre pour chaque jour [à titre de compensation], et tu ne dois point faire le jeûne ultérieur [des jours que tu n’as pas jeûné]. »
En conclusion, pour le rattrapage des jours non jeûnés référez vous à une autorité savante ou l’Imam de sa région, les concernées doivent aussi consulter le médecin pour décider si elles peuvent ou non jeûner pendant la grossesse ou l’allaitement selon leur état de santé ou de l’enfant.
Revenant à la question de l’allaitement,
Comment le jeûne peut-il affecter l’allaitement maternel, la mère allaitante et son enfant?
La recherche sur l’allaitement maternel nous dit:
Que le jeûne à court terme (ne pas manger) ne diminuera pas l’approvisionnement en lait, aucune étude n’a pu démontré des effets secondaires sur l’allaitement durant le jeûne islamique.
Que le corps de la femme qui allaite semble effectuer plusieurs adaptations métaboliques pendant le jeûne à court terme pour s’assurer que la production de lait n’est pas affectée.
Que l’organisme s’habitue au jeûne, avec une phase d’adaptation puis une phase d’équilibre, un peu comme lors d’une grève de la faim. Si le rythme d’activité est modéré, le jeûne est généralement bien supporté.
Rakicioğlu et. Al. (2006) ont étudié les mères de bébés âgés de 2 à 5 mois qui jeûnaient pendant le Ramadan (pas de nourriture ni de liquide entre 5 h 00 et 19 h 30). Ils ont constaté :
Que, bien que la croissance du nourrisson et la teneur en macronutriments du lait maternel n’aient pas été affectées, les niveaux de plusieurs nutriments dans le lait maternel (zinc, magnésium et potassium) ont diminué et l’état nutritionnel des mères allaitantes a été affecté. Ces auteurs ont noté qu ‘« il semblerait prudent d’exempter les femmes allaitantes du jeûne pendant le Ramadan».
Prentice et. Al. (1983) ont étudié des femmes en Afrique de l’Ouest qui jeûnaient pour le Ramadan et ont constaté que le volume de lait n’était pas affecté, mais la composition du lait a changé dans une certaine mesure. Les chercheurs ont noté que les femmes semblaient se sur hydrater pendant la nuit lorsque les liquides étaient autorisés à réduire la déshydratation diurne.
Que si le jeûne du Ramadan n’avait pas d’impact significatif sur le taux des macronutriments du lait maternel, il avait un impact sur le taux de certains micronutriments, et sur le statut nutritionnel des mères.
En conclusion, une femme allaitante, en bon état général par ailleurs, et sans souci de santé à la veille du Ramadan, pourrait être autorisée à jeûner par son référent médical. Elle devra tout de même être à l’écoute de son corps et de son bébé, toute mère étant naturellement protectrice, et savoir renoncer au jeûne pour sa santé et celle de son bébé.
Quand la maman allaitante ne doit-elle pas jeûner ?
d’un point de vu religieux :
Le bébé humain a besoin avant tout de lait maternel et l’Islam soutien l’allaitement {Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets}. (Sourate El-Baqara : Verset 233)
Rappelons nous que dans la religion, la condition est claire : la femme qui allaite craint pour elle-même ou son enfant ne doit pas jeûner. Si elle constate que c’est difficile pour elle physiquement de supporter et continuer le jeûne. Certains savants pensent même qu’il est mal d’ignorer cette permission, Allah a dit : Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux « Allah a l’intention de vous soulager et n’a pas l’intention de vous faire souffrir… » [Sourat El’Baqara,verset 185]
Chaque diade maman/bébé est différente des autres. Il est inadmissible de se comparer avec une autre maman : chacune ses capacités, sa physiologie, son métabolisme, son état de santé, ou sa lactation. La fatigue accumulée lors de la grossesse et des premières semaines avec bébé est assez conséquente (manque de sommeil, rythme instable et désorganisé…).
Différents paramètres généraux et individuels sont à prendre en considération aussi comme la période de l’année ou tombe le Ramadan (période plus ou moins prolongée du jeûne)
Maman : En congés parental ou reprise du travail, entourage aidant ou pas, d’autres enfants plus grands à s’occuper…,Alimentation équilibrée, possibilité de reposer la journée ou faire des siestes…,
Lactation : bien lancée et sans problèmes.
Pareil pour le bébé qui tète : un bébé malade inconsolable, l’âge, diversifié ou pas, traverse une poussée dentaire, refus des solides, un pic de développement, tétées frénétiques, sommeil, et rythme (un bébé qui se réveille 10 fois la nuit), même s’il a plus de six mois, la maman allaitante d’un enfant de moins de deux ans, est dispensée de jeûne du point de vue religieux si elle craint pour sa santé ou celle de son bébé, concernant l’allaitement au delà de deux ans et le jeûne il est conseillé de se référer à une autorité savante ou prendre l’avis d’un imam.
Donc c’est à la maman de voir. Elle est maîtresse de sa décision selon ses conditions. Les témoignages des copines voisines ou sur les réseaux sociaux qui jeûnent sans difficultés ne doivent pas affecter sa décision. A la moindre peur, cette autorisation religieuse est à prendre en compte, puisque si elle jeûne et que cela se répercute sur sa santé ou sa lactation, elle peut mettre en péril son allaitement et c’est de sa santé et la santé de son bébé qu’il s’agit et non d’une question de faim, sa priorité c’est son bébé qui a besoin d’elle.
Et enfin si elle décide tout de même de jeûner « surtout les mamans des bébés de plus de six mois » et pour voir comment le jeûne sera supporté, elle peut faire quelques essais de jeûne au début du Ramadan et voit, si elle remarque une diminution de lactation ou un changement dans le comportement de son bébé elle doit prendre l’autorisation religieuse et rompre le jeûne.
La déshydratation :
Il y a deux risques à ne pas boire toute la journée:
La maman se déshydrate, les signes sont : soif intense, urines plus sombres et plus odorantes, vertiges, épisodes de fatigue
Si la déshydratation est suffisamment sévère, en plus des symptômes précédents : évanouissement, maux de tête, douleurs diffuses, l’approvisionnement en lait peut diminuer.
La déshydratation de maman est relativement facile à gérer, si elle a soif (ou si l’urine devient très jaune, ou si elle a des vertiges ou des nausées), elle doit boire.
Une baisse de lactation liée à la déshydratation peut être un problème plus important pour certaines mères à jeun – certaines mères ont du mal à se ravitailler (cela est souvent observé chez les mères qui ne mangent pas ou ne boivent pas à cause de la maladie). Lorsqu’une mère ne boit pas de liquides pendant une journée et se déshydrate, le bébé va se mettre à téter plus pour bénéficier de sa ration journalière.
L’âge du bébé :
Les professionnels de l’allaitement déconseillent de jeûner les six premiers mois. Le bébé allaité exclusivement dépend entièrement de sa maman, ils demandent à la maman d’être très attentive aux signes d’une baisse de lactation si elle décide quand même de jeûner, ils exigent même de peser le bébé chaque semaine.
Concernant l’allaitement mixte et selon le nombre de tétées/biberons en plus, la lactation peut diminuer et à la moindre baisse de flux, le bébé peut faire une préférence ou une confusion et refuser carrément de téter. Donc il ne faut pas écouter les conseils type: « tu donnes des compléments de préparation commerciale pour nourrisson. », « tu n’allaites pas beaucoup tu dois jeûner », ou même « tu peux te contenter des biberons et revenir à l’allaitement maternel après le mois de Ramadan ».
Donc quelque soit le type d’allaitement si la maman craint pour sa lactation elle peut ne pas jeûner.
Ils déconseillent de jeûner les 100 premiers jours, ils disent que c’est fortement déconseillé que l’allaitement démarre, et la lactation est encore fragile. Sous contrôle hormonal, leur sécrétion «Prolactine, Ocytocine» peut être perturbée ou inhibée suite à une forte fatigue, stress, manque de sommeil ou un déséquilibre alimentaire ou hydrique.
Diabète ou hypoglycémie :
Pour les mères qui ont des problèmes de métabolisme du sucre ou d’autres problèmes de santé, le jeûne peut être risqués (pour maman). Consultez votre médecin et votre conseiller religieux si vous pensez que vous pourriez avoir des problèmes de santé qui empêchent le jeûne.
La maman qui ne jeûne pas peut subir la pression du regard de l’entourage ignorant, ou se sentir en manquement au devoir religieux. Elle ne doit pas culpabiliser, elle applique simplement l’autorisation d’Allah le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) qui dit: « Certes Allah aime que l’on profite de ses facilités…».
En plus il y a beaucoup d’autres choses à faire qui ne risquent pas de mettre en péril son allaitement comme la prière, la lecture du Coran, les invocations, les actes d’adoration, de charité…
Important, les pratiques à éviter et qui peuvent menacer la poursuite de l’allaitement :
Le bébé humain a besoin avant tout de lait maternel, un Alicament concentré de bienfaits pour sa santé, sur le court et le long terme, aucun autre lait ne peut l’égaler.
L’Islam soutien l’allaitement {Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets} (Sourate El-Baqara : Verset 233). Notez que deux ans est aussi la recommandation de l’OMS.
Il est donc préférable de protéger l’allaitement exclusif, surtout pendant les 6 premiers mois de bébé, la démonstration de la supériorité et des bienfaits du lait maternel pour les bébés étant aujourd’hui clairement établie.
Certaines mamans décident de sevrer avant le mois de ramadan, surtout les bébés de moins de deux ans, pour pouvoir jeûner ce qui est inutile. Les Ulémas ont insisté sur la poursuite de l’allaitement dans ce cas jusqu’à deux ans comme mentionné dans le saint Coran et que le jeûne ne justifie pas un sevrage précoce.
Il ne faut pas continuer le jeûne si la maman constate clairement une baisse de lactation et compense par l’ajout d’eaux, jus, biberons, farines, ou une diversification précoce à son bébé, pour pouvoir jeûner. Cela risque de mettre en péril son projet d’allaitement et d’exposer son bébé à des problèmes de santé (malnutrition, Allergies alimentaires, préférence sein/tétine, sevrage précoce).
Certains Ulamas ont même lancé des fatwas qui interdisent ces pratiques ou tout ce qui peut mettre en danger l’allaitement maternel si la science a prouvé l’importance de sa poursuite au delà de six mois ce qui est bien le cas.
Il ne faut pas diminuer le nombre de tétées ou faire attendre le bébé pour l’allaiter à cause des tâches liées à la préparation des repas car cela peut impacter la lactation de la maman sensiblement.
Les signes qui montrent que le jeûne a impacté la maman ou son bébé et qui nécessite de prendre en considération son droit religieux de rompre le jeûne :
– Soif intense;
– Urines sombres et plus odorantes ; des mictions douloureuses et / ou petites;
– Des vertiges;
– Des maux de tête ou d’autres douleurs;
– Des évanouissements;
– Fatigue ou somnolence (cela peut également entraîner un danger au niveau du cododo).
Si vous repérez certains de ces signes, vous devriez rompre le jeûne en buvant de l’eau et en vous reposant. Après une demi-heure de repos, si vous vous sentez toujours mal, il sera pertinent de contacter votre médecin ou votre sage-femme.
2. Chez le bébé : restez attentive à certaines choses concernant bébé comme :
– Moins de six couches mouillées par période de 24 heures;
– Si ses selles changent d’aspect ou de couleur (selles verdâtres, pas comme d’habitude, …);
– Des pleurs persistants, stridents, une irritabilité;
– S’il semble pâle, irrité, grognon, moins tonique, à des difficultés à téter;
– Tète beaucoup plus fréquemment, à longueur de journée et/ou nuit.;
– Votre bébé ne prend plus de poids ou en perd (il est nécessaire de peser le bébé de moins de six mois allaités exclusivement chaque semaine si la maman jeûne. Si elle ne peut pas suivre son poids vaut mieux ne pas jeûner. Pour un bébé de moins de six mois : il doit prendre entre 140 et 200 g / semaine et entre 85 g et 140 g de six mois à un an / semaine).
Les conseils aux allaitantes qui supportent le jeûne pour que Ramadan passe en toute tranquillité.
– Il est conseillé de faire les courses, le ménage et toutes les corvées qui demandent de l’énergie avant le début du Ramadan, ainsi la maman aura plus de temps pour se reposer la journée.
– La maman allaitante peut noter sur un petit journal alimentaire ses repas afin d’être sûre de manger et de boire assez entre le coucher et le lever du soleil.
– Boire environ 10 à 12 verres d’eau, lait, jus de fruits (éviter thé, café, sodas) entre le coucher et le lever du soleil, écouter sa soif reste le meilleur indice pour se réguler.
– Favoriser la consommation d’aliments naturellement galactogènes, c’est-à-dire stimulant la lactation, tels que le fenouil, le cumin, le fenugrec, les dattes, les amandes, l’orge, l’avoine, sésame… Pensez à manger équilibré, des repas légers et digestes, riches en fibres et en eau.
– Pas besoin de manger « plus » que d’habitude, fractionnez les repas sur la soirée et nuit. Par exemple un repas léger à la rupture, un plus consistant plus tard, et un avant l’aube, tous équilibrés, en buvant à volonté, éviter tout excès après le coucher du soleil afin de garder le vrai sens du jeûne.
– A la rupture du jeûne et même avant l’aube, la consommation d’hydrates de carbone d’absorption lente (féculents) est conseillée pour permettre un stockage d’énergie.
– Se reposer pendant la journée, au moins une bonne sieste, et rester au frais.
– Ne pas trop couvrir bébé s’il fait chaud, il risquerait de réclamer la tétée beaucoup plus souvent.
Règles de l’OMS à suivre en matière de nutrition et de santé :
Buvez beaucoup d’eau et consommez des aliments hydratants pendant le Ramadan : buvez beaucoup d’eau entre l’iftar et le suhoor. Les températures élevées peuvent aussi vous faire transpirer davantage, il est donc important de boire des liquides pour remplacer ce que vous perdez pendant la journée (au moins 10 verres).
Vous pouvez également augmenter votre consommation d’eau en mangeant des aliments hydratants. Essayez d’ajouter de la pastèque à votre suhoor ou prenez-la en dessert après l’iftar. La salade composée contient beaucoup de concombres et de tomates riches en eau. Évitez les boissons caféinées telles que le café, le thé et le coca-cola, car la caféine peut provoquer chez certaines personnes un besoin d’uriner plus fréquent, ce qui peut entraîner une déshydratation. N’oubliez pas non plus que les boissons gazeuses contenant du sucre ajouteront des calories à votre alimentation. Des aliments riches en eau peuvent être servis, tels qu’une soupe ou une salade de légumes frais.
Rechargez votre énergie en prenant un iftar sain et équilibré.
Manger trois dattes lors de la rupture de votre jeûne est une façon traditionnelle et saine de commencer l’iftar. Les dattes sont une excellente source de fibres. Incorporez beaucoup de légumes à vos plats pour faire le plein de vitamines et nutriments essentiels. Choisissez des céréales entières, qui fournissent à l’organisme fibres et énergie. Régalez-vous de viande maigre grillée ou cuite au four, de poulet et de poisson sans peau, pour avoir une bonne portion de protéines saines. En général, évitez les aliments frits et transformés riches en gras ou en sucre. Savourez votre repas et évitez de trop manger en mangeant lentement.
Il est recommandé de prendre un suhoor :
Le suhoor est le repas léger pris avant le début du jeûne tous les jours. Ceci s’applique tout particulièrement aux groupes ayant des besoins particuliers comme les personnes âgées, les adolescents, les femmes enceintes et les mères allaitantes, ainsi que les enfants qui choisissent de jeûner. Ce repas, qui constitue un petit-déjeuner léger, doit comprendre des légumes, une portion de glucides comme du pain/des galettes de blé entier, des aliments riches en protéines tels que les produits laitiers (fromage non salé/labane/lait) et/ou les œufs, ainsi qu’un accompagnement composé de tahina/d’avocat.
Évitez de consommer trop de sucreries après votre iftar. Les sucreries couramment consommées pendant le Ramadan contiennent de grandes quantités de sirop de sucre. Les sucres dont la consommation est recommandée sont ceux issus de fruits riches en eau.
Il faut essayer de réduire sa consommation en aliments riches en matières grasses, en particulier les viandes grasses, les aliments faits de pâte feuilletée, de pâte à laquelle on a ajouté de la graisse/margarine ou du beurre. Plutôt que la friture, il est recommandé d’utiliser d’autres méthodes de cuisson, comme la cuisson à la vapeur, la cuisson en sauce, le sauté dans une petite quantité d’huile et la cuisson au four.
Évitez les aliments contenant de grandes quantités de sel, comme les saucisses, les produits à base de viande ou de poisson transformés et salés, les olives et les cornichons, les amuse-bouche, les fromages salés, les différents types de gâteaux, salades, tartinades et sauces (comme la mayonnaise, la moutarde, le ketchup) tout-prêts. Lors de la préparation du repas, il est recommandé de réduire autant que possible l’utilisation du sel et, bien sûr, de retirer la salière de la table. Utilisez des herbes pour rehausser la saveur des aliments cuits.
Manger lentement et en quantité adaptée aux besoins de chacun. Les gros repas peuvent causer des brûlures d’estomac et de l’inconfort.
En conclusion :
Essayez de bouger le plus possible et d’être actif le soir, par exemple en faisant une promenade quotidienne régulière.
En cas de difficultés en lactation durant ou après le mois du Ramadan n’hésitez pas à prendre l’avis des lact’aidantes ou de consulter une consultante en lactation IBCLC.
Nous avons malheureusement vu beaucoup d’allaitements échouer à cause du non respect des conditions du jeûne en allaitant les années passées.
L’équipe vous souhaite un bel allaitement et un merveilleux mois de Ramadan!
Meriem ZENATI
Références :
http://www.3ilmchar3i.net/2016/06/bienfaits-du-jeune-et-ses-grandes-sagesses.html
http://www.emro.who.int/fr/nutrition/nutrition-infocus/dietary-recommendations-for-the-month-of-ramadan.html
https://kellymom.com/nutrition/mothers-diet/fasting/
https://ferkous.com/home/?q=fr/fatwa-fr-470
https://www.google.com/amp/s/islamqa.info/amp/fr/answers/49794
http://lemessageislam.canalblog.com/archives/2014/12/12/31131483.html
https://www.muslimink.com/women/pregnancy-nursing-ramadan/
https://www.thedailystar.net/breastfeeding-during-ramadan-29813
https://www.al-islam.org/shiite-encyclopedia/fasting-according-five-islamic-schools-law
https://www.islamweb.net/en/ramadan/article/145993/
http://www.dubaicityguide.com/m/news/news-details.asp?newsid=40078&newstype=Company%20News#.XpfTJXrfuDY
https://oumma.com/les-bienfaits-du-jeune-sur-le-plan-individuel-et-societal/
http://www.fleurislam.net/media/doc/txt_jeune.html
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16732795/?from_term=Breastfeeding%20and%20Ramadan&from_pos=3&fbclid=IwAR2KTDGZvZJC5MQS4pNSUbqGOoQxdYspfBmeOpLu7plszQ823BmHEafarkY
Category: Autour de la maman, Nos Articles
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