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Les bienfaits de l’Allaitement Maternel

Au cours des dernières décennies,  les avantages de l’allaitement maternel pour la santé ont été réunis  ce qui a entrainé des recommandations en faveur de l’allaitement maternel. L’OMS peut désormais affirmer avec certitude qu’il réduit la mortalité de l’enfant et que ses bienfaits pour la santé se ressentent jusqu’à l’âge adulte. Pour l’ensemble d’une population, on recommande désormais l’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie et il doit se poursuivre ensuite jusqu’à l’âge de deux ans au moins, en l’associant à une alimentation qui convienne en complément.

Pour permettre aux mères de démarrer et de maintenir l’allaitement exclusif au sein pendant six mois, l’OMS et l’UNICEF recommandent :

  • le commencement de l’allaitement dès la première heure qui suit la naissance ;
  • l’allaitement exclusif au sein – c’est-à-dire que le nourrisson n’absorbe que du lait maternel et aucune autre nourriture ou boisson, pas même de l’eau ;
  • l’allaitement à la demande – c’est-à-dire aussi souvent que l’enfant le réclame, jour et nuit ;
  • pas de biberon, de tétine ou de sucette.

Le lait maternel est le premier aliment naturel pour les nourrissons : il fournit tous les nutriments et les calories dont l’enfant a besoin pendant les premiers mois de sa vie. Il continue de couvrir la moitié (ou plus) des besoins nutritionnels pendant le second semestre de vie, et jusqu’à un tiers de ces besoins pendant la deuxième année.

Il favorise le développement sensoriel et cognitif et protège le nourrisson contre les maladies infectieuses et chroniques.

L’allaitement exclusif au sein diminue la mortalité infantile imputable aux maladies courantes de l’enfance, comme les diarrhées ou les pneumonies, et il accélère la guérison en cas de maladie.

Il contribue à la santé et au bien-être des mères, aide à espacer les naissances, réduit le risque de cancer ovarien ou mammaire, augmente les ressources de la famille et du pays. C’est un moyen sûr et écologique d’alimenter l’enfant.

Même si l’allaitement est un geste naturel, c’est aussi un comportement acquis. Un grand nombre d’études ont montré que les mères et les autres personnes s’occupant des enfants doivent recevoir un soutien actif pour instaurer et maintenir une pratique adaptée de l’allaitement.

L’OMS et l’UNICEF ont lancé l’initiative des hôpitaux amis des bébés en 1992 pour développer le soutien apporté par les maternités à l’allaitement. Cette initiative contribue à l’instauration de l’allaitement exclusif au sein dans le monde entier .
Associée à un soutien général de tout le système de santé, elle peut aider les mères à maintenir cette pratique.

L’OMS et l’UNICEF ont mis au point une formation de quarante heures, Le Conseil en allaitement: cours de formation et, plus récemment, un cours intégré de cinq jours sur le conseil pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (Infant and Young Child Feeding Counselling: An Integrated Course) pour former un encadrement de soignants susceptibles d’apporter une assistance qualifiée aux mères allaitantes et les aider à surmonter les difficultés. Les techniques de base pour l’aide à l’allaitement font également partie du cours de formation sur la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant à l’intention des agents de santé de premier niveau.

La Stratégie mondiale pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant décrit les interventions essentielles pour protéger, favoriser et soutenir l’allaitement maternel. (1)

Quels sont les bienfaits liés au lait maternel ?

Il existe de nombreuses preuves scientifiques sur les avantages liés à l’allaitement.

Voici quelques-uns des bienfaits du lait maternel.

  • Le lait maternel est adapté aux besoins de l’enfant : il stimule son développement en plus de contribuer à la maturation de son système digestif et de son système immunitaire. De plus, le bébé peut contrôler les quantités qu’il boit en cessant de téter lorsqu’il est satisfait. Il peut également moduler le rythme des tétées et influer la production de lait selon ses besoins (poussées de croissance).
  • Il est très facile à digérer, car il contient des enzymes actives non allergènes et des protéines bien absorbées par l’enfant.
  • Il fournit la quantité de minéraux et de vitamines nécessaires au bébé. Le lait maternel apporte aussi des acides gras oméga-3 et d’autres acides gras essentiels, qui contribuent au développement de son cerveau et de sa vision.
  • Comme le goût du lait maternel peut varier légèrement selon l’alimentation de la mère, le bébé est ainsi exposé à diverses saveurs.
  • Le lait maternel contient des anticorps qui protègent l’enfant. En effet, les bébés nourris de lait maternel souffrent généralement moins d’anémie, de gastroentérites, de diarrhées, de maladies des voies respiratoires, de rhumes, d’otites et de méningites que les bébés qui ne le sont pas. De plus, lorsqu’ils sont atteints de l’une ou l’autre de ces maladies, les bébés allaités ont moins souvent besoin d’être hospitalisés. Enfin, ils sont plus protégés contre plusieurs maladies chroniques, comme l’obésité, la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse, le diabète et la leucémie.
  • Le lait maternel est pratique, car il est disponible sans délai, en tout temps, et il est toujours à la température idéale pour l’enfant. Il n’y a rien à acheter, à préparer, à tiédir, ni à laver. Du même coup, allaiter facilite les sorties en famille, car le lait est toujours prêt, qu’on soit en visite, au parc, au restaurant, en voiture, etc.
  • Il est économique. En effet, quelle que soit leur condition sociale, la plupart des femmes peuvent choisir d’en donner à leur enfant.
  • Le lait maternel est aussi écologique, car il ne laisse aucun déchet et ne nécessite aucun transport.

Des bénéfices pour la maman aussi !


Allaiter réduit le risque d’hémorragie après l’accouchement. De plus, l’allaitement peu contribuer à une perte de poids plus rapide chez la mère, il diminue les probabilités que celle-ci souffre d’anémie (en retardant le retour de ses menstruations) et il réduit le besoin d’insuline des femmes diabétiques. À long terme, allaiter diminue aussi le risque de souffrir d’ostéoporose, d’un cancer du sein, de l’ovaire ou de l’utérus. Enfin, l’allaitement agit sur le plan hormonal et abaisse le niveau de stress de la maman. (2)

Composition du lait maternel

Le lait maternel apporte tous les composants indispensables à la croissance et au développement du bébé, en particulier les principaux macronutriments (lipides, glucides et protéines), micronutriments (vitamines et minéraux) et facteurs de développement (acides gras polyinsaturés à longue chaîne, facteurs de croissance et cytokines). Il procure aussi une protection vitale et réduit les infections via l’immunoglobuline et les protéines anti-infectieuses. Il est donc recommandé comme source d’alimentation unique pour tous les bébés de moins de six mois et comme complément aux aliments solides lors des premières années.

Macronutriments

Matières grasses

Le bébé puise entre 50 et 60 % de son apport calorique dans les matières grasses du lait maternel. Celles-ci jouent un autre rôle crucial : elles apportent les acides gras libres et les vitamines liposolubles au bébé. Les triacylglycérides, composés d’acides gras saturés et insaturés, sont la classe de matières grasses la plus présente dans le lait maternel, à raison de plus de 98 % de la teneur en graisse totale. Les acides gras polyinsaturés à chaîne longue, notamment l’acide docosahexaénoïque (DHA) et l’acide arachidonique (AA), sont d’une importance toute particulière parce qu’ils s’accumulent dans les membranes lipidiques du cerveau et de la rétine, et peuvent ainsi endosser des fonctions visuelles et neurologiques importantes. De ce fait, les bébés recevant davantage de lait maternel ont un taux de concentration plasmatique de DHA et d’AA plus élevé au niveau du cortex cérébral, de la matière grise et de la substance blanche, et ont un QI plus élevé jusqu’à leurs 15 ans, par rapport aux bébés nourris au lait artificiel (celui-ci ne contenant pas d’acides gras polyinsaturés à chaîne longue).

Glucides

Le lactose est le glucide principal du lait qui fournit 30 à 40 % de l’énergie du bébé. Une fois décomposé en glucose et en galactose, il est l’une de ses sources énergétiques principales. Le glucose est principalement transmis dans la circulation périphérique et est utilisé comme substrat pour produire de l’énergie, tandis que le galactose est absorbé via le foie et converti en glucose-1-phosphate, qui se transforme ensuite en glucose et est utilisé pour ravitailler les réserves de glycogène du foie. Le galactose et le glucose peuvent être également utilisés comme sources énergétiques par le cerveau, le galactose étant particulièrement important pour la production des galactolipides (cérébroside) essentiels au développement du système nerveux central du bébé.

Les oligosaccharides du lait maternel sont des glucides complexes dont la longueur peut varier entre trois et dix monosaccharides. Après le lactose et les triacylglycérides, ils sont le troisième composant principal du lait maternel. Ils ne sont pas source d’énergie pour le bébé car ils ne sont pas digérés par l’intestin grêle. Ils ont plutôt une fonction immunologique importante grâce à leur action prébiotique et stimulatrice de la croissance des bactéries commensales dans les intestins, surtout Bifidobacterium longum subspinfantis et B. bifidum. Ils agissent également comme des leurres ou des analogues de récepteurs pour inhiber la liaison des agents pathogènes (rotavirus, par exemple) aux surfaces intestinales. Certains oligosaccharides du lait maternel ont également été associés à l’amélioration de la protection gastrointestinale contre les entérocolites ulcéro-nécrosantes, ce qui aura vraisemblablement toute son importance pour les nourrissons prématurés (âge gestationnel inférieur à 36 semaines) qui sont plus vulnérables aux ECUN.

Protéines

Les protéines apportent environ 8 % de l’énergie fournie au bébé. Plus de 415 types de protéines ont été identifiées dans le lait maternel ; beaucoup d’entre-elles sont actives et jouent un rôle protecteur chez le bébé. Bien que le taux de protéines puisse largement varier d’une mère à l’autre, il est supérieur dans le colostrum (30 à 70 g/l), puis chute à un niveau stable dans le lait mature (7 à 14 g/l).

Les protéines du lait maternel peuvent être divisées en trois groupes : les caséines, les protéines de lactosérum et les protéines associées à la membrane du globule gras du lait. Les protéines de lactosérum comprennent la majorité des protéines contenues dans le colostrum et diminuent à environ 60 % dans le lait mature.

Les protéines telles que la caséine β ont des fonctions antiseptiques et anti-infectieuses cruciales car elles inhibent la protéase des bactéries et des virus. En outre, les peptides générés par la digestion de l’α-lactalbumine ont une fonction antibactérienne puissante contre les bactéries gram positif et négatif. Bien qu’elles soient dotées de multiples fonctions, les autres protéines du lait maternel telles que les IgA sécrétoires, la lactoferrine et le lysozyme (ainsi que les macrophages et les acides gras libres) agissent comme des agents anti-infectieux qui sont essentiels pour le nourrisson prématuré. Ces agents s’unissent pour désactiver, détruire ou se lier à certains microbes et les empêcher de se fixer sur les surfaces muqueuses.

Le lait maternel recèle en prime des bactéries commensales protectrices qui rejoignent la microflore intestinale et influent sur les processus inflammatoire et immunomodulateur. Ces bactéries présentent de nombreux avantages : elles préviennent la prolifération des bactéries pathogènes, acidifient l’intestin, fermentent le lactose, décomposent les lipides et protéines et produisent les vitamines K et la biotine.

Micronutriments

Le lait maternel apporte au bébé des micronutriments comme les vitamines liposolubles, les vitamines hydrosolubles et les oligo-éléments, qui dépendent tous de l’alimentation de la mère. Bien qu’indépendants du régime alimentaire de la mère, le calcium et le phosphate sont des éléments essentiels de la micelle de caséine et sont cruciaux pour la minéralisation osseuse. Les oligo-éléments présents dans le lait maternel comprennent le cuivre, le zinc, le baryum, le cadmium, le césium, le cobalt, le cérium, le lanthane, le manganèse, le molybdène, le nickel, le plomb, le rubidium, l’étain et le strontium, dont la biodisponibilité est élevée dans le lait maternel uniquement.

Cellules

Le lait maternel se compose de cellules vivantes de la mère qui comprennent les leucocytes du sang, les cellules de l’épithélium mammaire et des fragments de cellule. Les leucocytes protègent la mère et le système immunitaire du bébé. Des cellules souches ont également été identifiées dans le lait maternel : elles ont la capacité de distinguer les différentes lignées épithéliales mammaires dans des conditions de différenciation mammaire in vitro, ainsi que d’autres types de cellules dans leurs micro-environnements respectifs comme les cellules osseuses, les cellules cérébrales, les cellules hépatiques, les cellules béta pancréatiques et les cellules cardiaques.

La fonction des cellules souches auprès du bébé n’a toujours pas été définie et des recherches plus approfondies sont nécessaires pour comprendre tout leur potentiel.

Les composants du lait maternel, en particulier les cellules vivantes apportées par la mère, ne peuvent pas être remplacé(e)s par des sources artificielles. L’allaitement exclusif au lait maternel peut répondre aux besoins nutritionnels des bébés nés à terme lors de leurs six premiers mois et accompagner les aliments solides lors de leurs deux premières années. (3)

Sources :

(1)- OMS

(2)- Naitre et grandir

(3)- Medela