fbpx

La bronchiolite

Lorsque l’hiver arrive avec ses tumultes de maladies, la bronchiolite est souvent de retour.
Faisons un point à ce sujet:  l’allaitement fatigue t’il le bébé lorsqu’il a la bronchiolite, est-il plus fatiguant de téter au sein que de prendre un biberon?
Voici la réponse du Dr Pilliot. Vous l’auriez deviné je suis un peu fan lol… chuuuut !

 

« A question complexe, réponse longue et nuancée….
A vrai dire, l’humain n’est pas une équation et il n’est pas possible de répondre de façon générale. A chaque fois, il faut une réponse individualisée.
Pour ce qui est de la bronchiolite, il y a divers degrés de gravité dont il faut tenir compte pour vous répondre : ce n’est pas la même gravité de faire une bronchiolite à 1 mois, à 3 mois ou après 6 mois ; parfois le traitement va nécessiter une aide respiratoire (avec masque oxygène, voire avec intubation) ; dans d’autres cas, une hydratation et une simple humidification de l’air seront largement suffisantes. Vous comprenez bien que, dans ces différentes situations, la façon de s’alimenter sera bien différente.
Quoi qu’il en soit, l’effet anti-infectieux est le bénéfice de l’allaitement maternel de loin le plus important et le plus largement reconnu et prouvé : 5 fois moins de diarrhées, 2 fois moins d’infections ORL, 70% d’hospitalisations en moins pour des maladies respiratoires. Donc, en effet, entraver l’allaitement en cas de bronchiolite est véritablement une hérésie : pauvre pédiatrie française où l’enseignement de l’allaitement maternel est totalement négligé !

Au total, évidemment, il faut continuer une alimentation avec du lait maternel : quand l’enfant a déjà reçu une alimentation diversifiée, l’allaitement peut même redevenir exclusif pendant quelques jours, le temps que l’enfant récupère. La façon de donner le lait maternel va changer en fonction de l’état général de l’enfant. Si celui-ci est intubé, il sera nourri avec une sonde gastrique et parfois avec une surveillance de la tolérance gastrique (surveillance des résidus) : dans ce cas, la mère doit tirer son lait régulièrement pour être donné cru à travers la sonde. Si l’état général le permet, l’enfant sera mis au sein aussi souvent que possible, dès qu’il montre des signes d’éveil. C’est là où le Peau-à-Peau prolongé sur la mère (ou le père parfois) peut être très bénéfique : il rassure l’enfant, les hormones de stress diminuent, l’oxygénation est meilleure et l’alimentation peut se faire très fréquemment, par épisodes de courte durée, lorsque l’enfant est prêt à téter. Le Peau-à-Peau est ici un « véritable soin » qui permet d’accélérer la guérison. Tout cela est largement prouvé chez le prématuré, donc encore plus lorsque l’enfant est plus grand.
Enfin, arrêtons de croire que la tétée fatigue ! Un prématuré de 32 semaines (7mois) est capable de téter au sein, alors qu’une prise de biberon peut être dangereuse si elle est faite avant 34 semaines : c’est bien plus compliqué pour un nourrisson de gérer la prise d’un biberon que celle d’un sein. Ce qui est fatigant, c’est la maladie et non pas la prise de sein. Donc, si l’enfant est épuisé à cause de sa bronchiolite, il est normal qu’il tète peu de temps. Il est donc nécessaire de lui donner le sein très souvent en s’adaptant aux éveils du bébé. Aux médecins ensuite de s’adapter pour compléter ou pour hydrater par perfusion si cela est nécessaire. Quant à la maman, il peut être utile qu’elle tire son lait régulièrement pour maintenir une bonne lactation qui sera bien utile quand l’enfant ira mieux.
Nous espérons avoir répondu à vos inquiétudes et je vous souhaite de la sérénité pour commencer cette nouvelle année. »

Réponse du Dr Marc Pilliot, (Membre Fondateur de IHAB France, Initiative Hôpital Ami des Bébés en France) concernant L’ALLAITEMENT ET LA BRONCHIOLITE EN MILIEU HOSPITALIER

Karine Lafargue